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LE GOÛT DU FIASCO

Le danger venait des Bee Gees
Et des seins de Samantha Fox
Tu célébrais la mort du disco
En travers de la gorge
Le goût du fiasco

Le coming out du monstre Jésus
Dans sa crèche en latex, ça t’a perdu
Il y a trop d’icônes à vénérer
Tu ne sais plus à quel son te vouer

Je m’en fous je te plaindrai pas
Je pense même que c’est bien fait pour toi
Tu ne goûtes que ce qu’on te dit de prendre
Tu n’écoutes que ce qu’on te dit d’entendre

La rumeur montait des platines
L’assaut du commando Guetta
Le come-back du remix posthume
Pour toi c’est comme la voix d’Elvis
Sans le costume

Le sauveur viendra du showbiz
La solution des paradoxes
Louons ensemble la fin du support
Au fond du garage
Le disque qui dort

La bible hurlante annonce l’incorruptible
Prévient qu’il ne faut pas toucher
Que c’est trop chaud
Qu’à trop vouloir tirer sur la corde
Ils crèveront la dalle
Ils crèveront pour que dalle

****


INTIMITE


Je voudrais vous laisser un peu d’intimité
Et pour autant connaître le moindre de vos gestes
Une cave, un grenier, savoir qui vous cachez
A quelle heure vous rentrez
Une chose à déclarer

Je voudrais abuser en toute impunité
De vos biens personnels, laissez-moi contrôler
Avec qui vous couchez, à quelle huile vous roulez
Etes-vous sûr d’avoir choisi, en moi le bon parti ?

Le gouvernement est un mari jaloux
Le chef de l’état est une épouse trop possessive

Je vous offre l’expérience d’apprendre à mes côtés
La blessure narcissique d’avoir été trompé
Je ne suis pas l’aimant que vous imaginiez
J’endurcis votre vision, aujourd’hui nous vivons

Une époque formidable, vous trouverez en moi
Comme une âme charitable, qui vous aide à vous vendre
Qui vous cogne dans le ventre, ça ne laisse pas de trace
Un excès de confiance, restez à votre place

Le gouvernement est un mari jaloux
Le chef de l’état est une épouse trop possessive

***

BINGO

Bingo Bingo
J’ai décroché le jackpot, le gros lot
Plus de questions de fond
Je m’achèterai les gens les sentiments
Bingo Bingo
J’ai rappelé tous les potes, viré le proprio
Pour toute réclamation
Adressez-vous direct à mon agent

C’est tous les jours la fête
Au pays des caprices
Plus besoin d’être honnête, finis les sacrifices
J’arroserai la justice
J’organise un casting
Pour monter ma brigade
Des avocats d’affaire en smoking
Les rois de l’embuscade

Une nouvelle gueule
Quelques singles
Du franc parler
De la culture G
Des histoires pas drôles
Qui les font tous marrer
Le monopole de l’intégrité

J’avalerai le poison
Je me paierai l’antidote
Je noierai le poisson sous la flotte
Rajoute ça sur ma note

***

A L’OMBRE DU FRENE


Pourquoi toujours vouloir partir ?
Alors qu’on est tous là
A ne rien faire
A l’ombre du frêne

Pourquoi as-tu si peur de te laisser vivre ?
De te laisser aller
Sans l’ombre d’un doute
C’est quoi le problème ?

Pourquoi toujours songer à rentrer ?
Alors que dans mes bras
Tu fais comme chez toi
Sans la moindre gêne

Pourquoi toujours vouloir partir ?
Regarder on est tous là
Prenons du bon temps
A l’ombre du frêne

***

COMME UNE EPONGE


Ça me fait rire
Ça me fait réfléchir
Ça ne me laisse pas indifférente
Je me sens vivante

Ça me fait peur
On passe trop près du pire
En profondeur
Respire, respire
On va s’en sortir

Comme une éponge
Je bois, je bois
Mais ça ne me saoule pas
Je prends, je prends
Je m’y casse les dents
J’y crois, j’y crois
Mais il fait trop froid

Comme une éponge
Je bois, je bois
Mais ça ne me saoule pas
Je prends, je prends
Je m’y casse les dents
Plus rien n’étanche ma soif de vivre

Ça me fait mal
Ça joue sur le mental
Ça ne me lâche pas plus d’une seconde
Je me sens féconde

Ça me fait plaisir
Je me laisse envahir
Si je m’allonge
Je plonge, je plonge
Et ne remonte pas

A la surface
L’écho ricoche
Et ne revient pas


***

MISANTHROPES

Je t’ai ouvert ma folie
Mon cosmos, ma bonne humeur,
Mes jours de gloire et mes entorses
Les déboires de ma force

Je t’ai laissée l’esprit libre
Faire tourner ma boule à facettes
Passer des nuits avec mon mec

Quand je vois le résultat
Je comprends mieux les misanthropes
Les kamikazes et les salopes
Je t’avais prise pour de l’air frais

Tu m’as couverte de baisers
Autant de fléchettes en plein cœur
J’ai vidé mon sac dans tes valises
Tu es partie comme un voleur

Tu m’as laissée sur la paille
Je suis un fétu de chagrin
Depuis toi, je ne crois plus en rien

Quand je vois le résultat
Je comprends mieux les misanthropes
Les kamikazes et les salopes
Je t’avais prise pour de l’air frais

Tu frappes toujours dans le mille
Dans les coulisses de ma candeur
Ta botte secrète connaît le fil
Vers mon talon d’Achille

Tu m’as laissée sur ma faim…

***

GENIE

Une seule nuit
Me sépare de toi
Et ça n'en finit plus
je ne respire pas

Une seule nuit
C'est une éternité
Où je ne compte plus
Où tout peut arriver

Le génie
N'accordera qu'un voeu
Je sais ce que je veux
Et c'est pas ce que tu crois

Le génie
Fera de son mieux
Il sait ce que je veux
Il sait que je suis à toi

Une seule vie
Où tout est de guingois
Je ne tiens plus débout
Si je ne tiens plus à toi

L'insomnie
N'aura plus de secret
Le temps est suspendu
La torture amplifiée

Un seul cri
Résonnera jusqu'à toi

***

L’ENVIE DE DISPARAITRE

Je la connais l’envie de disparaître
De s’arracher sans bruit
D’aller plus loin continuer la fête
En meilleure compagnie

Jusqu’au matin se retourner la tête
Oublier qui je suis
Ne pas se pencher trop par la fenêtre
On en sait bien le prix

Lassée par l’impression de tout connaître
Mais d’avoir mal appris
Il est trop tard pour embellir mon être
Changer de stratégie

Ce sentiment je n’en suis jamais maître
Il me cueille au réveil
Le soir venu l’espoir que tout s’arrête
Gagnée par le sommeil

Lassée
Que tout s’arrête
Assez

Tu la connais l’envie de disparaître
Ne plus heurter les lieux
Fermer les yeux ne plus jamais renaître

***

B’S’B

Toi et moi et toi et moi…
On se laisse le choix dans la formule
On partage un même sens de l’hospitalité tout particulier
Des nuits sans lendemains

Et toi et moi et toi et moi…
Y a pas de plan B, juste un plan Q
Le plaisir de se voir à l’abri des regards
Du soir au matin
Pas du matin au soir

B’S’B
Bed Sex and Breakfast
Le gîte, l’amour physique et le couvert

Toi et moi et toi et moi…
Où veux-tu qu’on aille sinon droit au but ?
Positions kamikazes qui jamais ne nous blasent
Fêtons nos retrouvailles
Sans perdre une minute

Et toi et moi et toi et moi…
C’est un consensus inébranlable
Si ta mère te voyait dirait-elle qu’à ton âge
Il faut couper court à ces enfantillages

***

LE TAILLE CRAYON

Si un jour tu préfères que l’on fasse l’amour dans le noir
Je me poserai des questions :
Est-ce que ma mine fait peine à voir ?
Est-ce que j’ai passé l’âge pour être désirable ?

On s’est promis l’impossible
Se dire les choses comme elles arrivent
Ne pas laisser les heures éroder notre émoi


Embrasse-moi
Comme si c’était la première fois,
Comme si l’exhibition d’un sentiment intense
Ne portait pas atteinte à la pudeur des foules
A la pudeur des gens


Si un jour tu préfères voir un fantôme
que croiser ma gueule dans un couloir
Je ne me poserai plus de questions :
Je prendrai mes cliques, mes claques
Ma mine de samedi soir
J’irai tailler d’autres crayons


Embrasse-moi
Comme si c’était la dernière fois,
Un baiser lourd de sens
Des initiales gravées pour rien dans le ravin
Un générique de fin

***

ARTISAN DU CORPS

Si tu me masses
Si tu me coupes les cheveux
Si tu m’auscultes
    Que ce soit culte
Si tu rapièces
Si tu remplaces
A ma demande expresse
Mon reflet dans la glace
    Que ce soit classe
    Que ce soit culte
T’es pas plombier
Pas serrurier de coffre fort
Fais ton métier
    Fais un effort
C’est pas du skaï
Que tu travailles
Tu es on est d’accord
Un artisan du corps
    Que ce soit clair
    Que ce soit su

Mais si tu plonges tes mains dans mes organes  
Quand je suis endormie
D’avance je songe que si tu es profane
Me voilà mal partie

C’est toi le chef
Et je ne suis qu’un tas de viande allongé là
Comme une offrande
Au bras ma perf
Pour me cacher leur pyjama c’est pas bézef
Et j’appréhende

Que tu assures
Je t’ai accordé ma confiance peut-être à tort
Comment être sûre
    Que ce soit clean
    Que ce soit safe

Mais si tu plonges tes mains dans mes organes  
Quand je suis endormie
D’avance je songe que si tu es profane
Je joue quand même ma vie

***

RISQUE ZERO


La secousse sismique qui défonce
L’échelle de Richter
La vague de mort qui déferle
A 600 km/heure

Promesses technologiques versus Impondérables
Concorde et Concordia se crashent
La tête dans le sable

Le risque zéro n’existe pas
Il ne se calcule pas
Si tu commences à trop penser à ça
Tu ne sors plus de chez toi

La mauvaise idée qui germe
Dans le cerveau malsain
Le plastique poreux qui cède
La pilule du lendemain

Inattention passagère
Dans le service d’ordre
Explosion des coronaires
Le sniper a frappé fort

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